Les fruits de l’Esprit et la vie évangélique – Pasteur David Jang


1. L’essence des fruits de l’Esprit – l’amour, la joie, la paix

Dans Galates 5, versets 22 à 23, nous trouvons la fameuse liste de neuf fruits de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, la patience (longue patience), la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. L’apôtre Paul conclut en déclarant : « Il n’y a pas de loi contre de telles choses. » (Galates 5.23b) Ces vertus sont les fruits que doivent porter les chrétiens en l’Esprit, toutes étroitement liées les unes aux autres. Paul mentionne en premier l’amour. Le pasteur David Jang souligne souvent, dans ses diverses prédications, que cet amour est la clé qui unifie et conduit les huit autres fruits. Tout au long de l’histoire du salut, telle que la révèle l’Écriture, les fruits de l’Esprit s’avèrent être « la manifestation concrète de l’amour de Dieu en nous ». C’est à partir de cet amour que nous devons comprendre la vie de grâce qui s’étend à la joie et à la paix.

Lorsque Paul déclare dans Galates 5.22 que l’amour est le premier fruit, il ne s’agit pas d’un « amour » au sens commun employé dans le monde. Certes, on y parle aussi souvent d’« amour », mais celui-ci est fréquemment teinté de désirs ou d’émotions purement humains. Dans la Bible, l’amour dont il est question est l’agapè, l’amour que Dieu a manifesté en Jésus-Christ, un amour sans condition, illustré de la façon la plus claire par la Croix. Romains 5 nous rappelle : « Alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous, prouvant ainsi l’amour de Dieu à notre égard. » Le pasteur David Jang cite fréquemment ce passage pour montrer que l’amour de Dieu, insondable pour l’homme, se situe au cœur même de l’Évangile. C’est pourquoi le premier fruit que nous avons à porter en l’Esprit est l’amour.

Pourquoi l’amour est-il considéré comme le fruit principal de l’Esprit, englobant tous les autres ? 1 Corinthiens 13 illustre de la manière la plus belle et la plus limpide la place unique de l’amour. Paul y affirme que sans amour, nous ne sommes rien. Nous aurions beau avoir des dons spirituels, de la connaissance ou de grandes capacités, sans amour, tout cela serait vain. L’amour ne tombe jamais, et lorsque l’amour atteint sa perfection, nous connaissons Dieu parfaitement. En hébreu, le verbe « connaître » (יָדַע, yada) se lie intimement à la notion d’aimer. Dans l’Ancien Testament, l’expression « un homme connut sa femme » ne désigne pas une connaissance purement intellectuelle mais décrit une relation d’intimité et d’amour. Jésus pose aussi la question à Pierre : « M’aimes-tu ? », et Pierre répond : « Seigneur, tu sais toutes choses. » Ici, « savoir » et « aimer » sont deux concepts indissociablement liés. Le Seigneur nous connaît, c’est-à-dire qu’Il nous aime, et c’est grâce à cet amour que nous pouvons à notre tour Le connaître et L’aimer.

Dans cette perspective, le pasteur David Jang insiste sur le fait que l’amour chrétien n’est pas le fruit de notre propre volonté ; c’est Dieu qui, le premier, nous a aimés, et c’est en demeurant dans cet amour que nous apprenons à aimer. Autrement dit, c’est lorsque nous confessons : « Dieu m’a d’abord connu, Dieu m’a d’abord aimé » que l’authentique amour, fruit de l’Esprit, peut prendre racine en nous. Et c’est seulement sur ce fondement que les autres vertus – joie, paix, etc. – peuvent pleinement s’épanouir. L’amour n’est jamais isolé : il fait jaillir la joie, et cette joie communicative amène la paix dans notre entourage.

Le deuxième fruit, la joie, est, pour ainsi dire, l’autre face de l’amour. Celui qui est aimé est dans la joie ; celui qui donne l’amour l’est aussi. L’être humain, créé à l’image de Dieu, expérimente la joie la plus profonde lorsqu’il est dans l’amour véritable. Il ne s’agit pas d’un plaisir mondain, mais d’une joie spirituelle authentique. Dans Jean 15.11, Jésus déclare : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » Ainsi, la joie que ressent celui qui demeure dans l’amour de Dieu surpasse la simple satisfaction émotionnelle. C’est la « joie du Seigneur » qui remplit notre cœur. En aimant, nous débordons de joie, et cette joie nourrit un amour toujours plus grand. Le pasteur David Jang enseigne que, lorsque l’Église expérimente véritablement l’unité en l’Esprit, une joie jaillit spontanément au sein de la communauté, une joie qui témoigne d’une vitalité spirituelle inconnue du monde. Par cette joie, beaucoup rencontrent un Seigneur bien vivant dans l’Église.

Le troisième fruit, la paix (ou la paix intérieure), diffère de la simple absence de guerre ou du sentiment de tranquillité lié à un confort matériel. Dans Jean 14.27, Jésus déclare : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. » La paix du monde peut se définir de manière réductrice comme une absence de conflit ou un état de stabilité dû à des conditions favorables. Mais la paix, fruit de l’Esprit, procède de l’expérience de la grâce de Dieu ; c’est la sérénité intérieure qui en découle. Lorsque Paul salue ses lecteurs dans ses épîtres, il formule souvent ce vœu : « Grâce et paix à vous. » Il y a un ordre : lorsque nous recevons la grâce, nous goûtons à la paix. Grâce au salut immérité qui nous libère de la culpabilité et de la condamnation, nous sommes affranchis dans la relation qui nous unit à Dieu, ce qui nous procure un repos de l’âme. Le pasteur David Jang explique dans de nombreux sermons que, lorsque la communauté ecclésiale vit dans la grâce et s’accepte mutuellement, une profonde paix s’établit, et les personnes y expérimentent alors la puissance du Royaume de Dieu.

Lorsque la paix s’installe, le cœur s’élargit. Paul exhorte dans 2 Corinthiens 6.11-13 : « Vous aussi, ouvrez grand votre cœur ! » Sous l’emprise d’un esprit légaliste, on en vient facilement à critiquer et à s’enorgueillir, ce qui rétrécit le cœur. Mais celui qui a fait l’expérience de la grâce de la Croix apprend à ouvrir son cœur. Car le salut ne vient pas de nos œuvres ; il est l’œuvre exclusive du Seigneur. Recevoir cette grâce et grandir en elle nous rend naturellement capables d’accueillir aussi les faiblesses des autres. Tandis que les légalistes laissent transparaître « oppression » et « jugement », ceux qui s’appuient sur la grâce manifestent « ouverture » et « paix ». Voilà à quoi devrait ressembler une communauté qui porte les fruits de l’Esprit. Lorsque l’amour est le fondement, la joie jaillit, la grâce surabonde, et la paix permet de couvrir les fautes de chacun et de s’édifier mutuellement. C’est ainsi que l’Église doit se manifester.

Dans l’Église de Galatie, des judaïsants étaient apparus, ébranlant le fondement de l’Évangile du salut par la foi en Christ. Ils insistaient : « Vous devez observer davantage la Loi pour être justifiés », imposant ainsi de nouvelles règles. Cela provoqua des divisions et des conflits dans la communauté. Paul réaffirme dans sa lettre aux Galates : « Nous sommes sauvés par la grâce. Nous sommes justifiés non par nos œuvres, mais par la Croix du Christ. » Par conséquent, l’amour, la joie et la paix devraient régner dans l’Église, mais le légalisme oppresse et divise. Face à cela, Paul lance cet appel impératif : « Portez le fruit de l’Esprit ! Ne vivez pas sous le régime de la Loi, mais selon l’esprit de l’Évangile ! » Le pasteur David Jang souligne lui aussi que les divisions et conflits dans l’Église surgissent dès lors qu’on délaisse la grâce au profit d’une attitude légaliste. La leçon majeure à tirer de l’épître aux Galates est la suivante : « Lorsque le fruit de l’Esprit, amorcé par l’amour, se manifeste peu à peu dans ma vie, alors la communauté ecclésiale fait l’expérience d’une authentique paix. »

Ainsi, la Bible ne cesse d’insister sur l’amour, la joie et la paix comme le fondement des fruits de l’Esprit. Quand nous aimons, la joie naît. Et lorsque la joie abonde, nous prenons conscience de l’immensité de la grâce reçue, et la paix envahit notre cœur. Voilà le merveilleux fonctionnement de l’Esprit que Paul déclare n’être soumis à aucune loi. Au sein de la communauté chrétienne, plus l’amour grandit, plus la joie et la paix qui en découlent deviennent inépuisables. C’est ce que devrait refléter la vie du croyant. Mais le texte ne s’arrête pas là. Paul énumère ensuite la patience (longue patience), la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi, rappelant que les fruits de l’Esprit doivent aussi se traduire dans notre conduite concrète.


2. La mise en pratique de l’amour – patience, miséricorde, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi

Si l’amour, la joie et la paix constituent la base des fruits de l’Esprit, alors la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi décrivent la manière dont cet amour se déploie et porte des fruits de façon concrète dans la vie quotidienne. Pour Paul, ces fruits apparaissent naturellement quand « ceux qui vivent par l’Esprit marchent aussi par l’Esprit » (cf. Galates 5.25). Le pasteur David Jang enseigne souvent à ce sujet : il ne suffit pas d’avoir une compréhension correcte de la doctrine biblique, encore faut-il que cette Parole prenne forme dans notre quotidien pour que nous puissions progresser vers la maturité en tant qu’« hommes et femmes de l’Esprit ».

Le premier aspect est la patience (ou « longue patience »). On peut aussi parler d’« endurance » ou de « persévérance ». Dans la Bible, la patience ne se réduit pas à une posture passive consistant à endurer péniblement la souffrance ; il s’agit plutôt d’une attitude active, dictée par l’amour. Sans amour, on abandonne vite, on se met rapidement en colère ou on sombre dans le découragement. Mais lorsqu’on aime, on éprouve pour autrui un sentiment de compassion et de grâce qui nous rend capables de supporter davantage. Dans Éphésiens 4.2, Paul exhorte : « En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour. » En fin de compte, la patience est une autre facette de l’amour. Parce que l’amour de Dieu s’est manifesté en nous, nous pouvons, face à l’adversité ou à l’injustice, « attendre le temps du Seigneur ». Tel est l’esprit de foi et d’amour.

Lorsque la patience s’installe en nous, la miséricorde (ou « bonté compatissante ») en découle. On ne peut donner ce dont on ne dispose pas. Ainsi, la miséricorde ne peut se manifester que chez celui qui a réellement expérimenté l’amour de Dieu. La miséricorde consiste à ressentir de la pitié pour l’autre et à désirer l’aider. Jésus a montré tout au long de sa vie ce qu’est la miséricorde : Il allait à la rencontre des pécheurs, des collecteurs d’impôts, des prostituées, des malades et des exclus, partageait leurs repas et consolait leur cœur. Enfin, par la Croix, Il a offert la forme ultime de la miséricorde en portant les péchés de toute l’humanité. Ainsi, le chrétien, ayant reçu la miséricorde, est appelé à la transmettre dans le monde. Le pasteur David Jang avertit que, si l’Église n’incarne pas cette miséricorde, le monde la critiquera. Avant d’annoncer l’Évangile par nos paroles, nous devrions d’abord manifester une attitude miséricordieuse envers notre prochain. Ce n’est possible que si le Saint-Esprit porte en nous ce fruit.

Lorsque la miséricorde se concrétise, elle s’exprime par la bonté. Dans la Bible, « faire le bien » ne se réduit pas à poser un simple « acte gentil », mais signifie « faire ce qui plaît à Dieu ». Or, en nous appuyant uniquement sur notre volonté, il est difficile de demeurer dans le bien. Lorsque l’Esprit agit en nous, Il nous insuffle un élan de bonté qui se traduit en actes. Jacques 2.26 enseigne que « la foi sans les œuvres est morte ». Dans Galates 6.9, Paul encourage : « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car au temps convenable, nous moissonnerons si nous ne nous relâchons pas. » Que ce soit à l’intérieur de la communauté ecclésiale ou dans le monde, la « bonté » touche profondément les cœurs parce qu’elle jaillit de Dieu. Le pasteur David Jang souligne que, lorsque l’Église assume sa responsabilité sociale, c’est ce critère de la bonté qui la guide. Par notre engagement au bien dans notre sphère de vie, la souveraineté de Dieu commence à s’incarner et à être visible autour de nous.

Vient ensuite la fidélité. On associe souvent ce mot à une fidélité de type « militaire » ou à un dévouement envers une organisation, mais, dans la Bible, la fidélité fait référence à la confiance inébranlable que l’on place en Dieu et à la loyauté dans nos relations humaines. Être fidèle à Dieu, c’est tout Lui confier, s’investir pour son Royaume et demeurer solide dans la foi. De même, dans nos relations avec autrui, c’est devenir une personne fiable, digne de confiance. Dans la parabole des talents, le bon serviteur se montre fidèle en gérant au mieux ce que le maître lui avait confié, et il est invité à « entrer dans la joie » de son maître. La fidélité implique donc, d’un côté, un engagement sincère envers Dieu, et, de l’autre, un sens des responsabilités envers les autres. Le pasteur David Jang ajoute que, si chacun sert fidèlement dans l’Église, celle-ci devient solide, et, quand un croyant remplit son ministère avec sérieux, le monde, en observant l’Église, la respecte davantage. Or, cette fidélité, fruit de l’Esprit, dépasse largement nos simples forces humaines ; elle se réalise dans la vie de celui qui peut dire : « Je suis mort, et c’est Christ qui vit en moi. »

En septième position, Paul mentionne la douceur. Celle-ci est le signe d’une maturité spirituelle avancée. À l’image des épis qui ploient au fur et à mesure qu’ils mûrissent, l’homme arrivé à la plénitude spirituelle ne se vante pas mais se fait humble et empli de sollicitude. L’homme doux ne condamne pas, il accueille et cherche à comprendre. Jésus dit de Lui-même : « Je suis doux et humble de cœur ; apprenez de moi » (Matthieu 11.29), nous révélant ainsi Sa propre nature. Il n’a jamais imposé Sa puissance de façon autoritaire, pas plus qu’Il n’a exercé de pression sur les foules. Au contraire, Il a mangé avec les pécheurs et prié pour que soient pardonnés ceux qui Le persécutaient. Là réside le comble de la douceur. Sur un plan purement humain, il semble impossible d’aimer ses ennemis. Mais sous la conduite du Saint-Esprit, celui qui médite l’amour de la Croix apprend à éprouver de la compassion, même pour ceux qui le persécutent. Le pasteur David Jang enseigne que la douceur possède une puissance qui ranime les âmes. Au lieu d’une approche autoritaire, c’est l’amour qui finit par remporter la plus grande victoire, suscitant une authentique œuvre de vie. Aucune connaissance ni technique purement terrestre ne peut produire une telle attitude : c’est un trésor que seul l’Esprit nous donne.

Le neuvième et dernier fruit est la maîtrise de soi. On la traduit parfois par « self-control » ou « tempérance », c’est-à-dire la capacité de se gouverner soi-même. Or, la Bible enseigne à maintes reprises que la nature humaine déchue tend vers le mal. Notre instinct nous pousse souvent à suivre les convoitises de la chair, à blesser autrui par jalousie ou colère. Mais celui chez qui l’Esprit habite apprend à s’autodiscipliner. Que cela concerne nos habitudes alimentaires, notre façon de parler et d’agir, ou encore notre comportement face à la sexualité, la maîtrise de soi se révèle indispensable pour jouir d’une véritable liberté. En effet, l’intempérance n’est pas la liberté, mais une autre forme d’esclavage. Là où il y a maîtrise de soi, il y a aussi la vraie liberté. Dans 1 Corinthiens 6.12, Paul déclare : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile. Tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. » Le pasteur David Jang définit la maîtrise de soi comme « l’obéissance volontaire » : celui qui vit joyeusement dans l’obéissance à Dieu gère également sa propre vie avec sagesse et équilibre.

Partant de l’amour, ces différents fruits transforment ainsi progressivement notre être et notre quotidien. Galates 5.23 se conclut par : « Il n’y a pas de loi contre de telles choses. » Cela signifie que rien, dans les institutions ou réglementations humaines, ne peut empêcher l’épanouissement de ces vertus. L’amour, la joie, la paix, la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi sont universellement reconnus et appréciés en tout lieu et en tout temps. La vie véritable du chrétien devrait refléter cette réalité. Cependant, notre faiblesse nous conduit parfois à échouer et à chuter. Aussi Paul exhorte-t-il en Galates 5.25-26 : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. Ne cherchons pas la vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. » Autrement dit : « Marchez réellement sous l’impulsion de l’Esprit ; sinon, vous céderez à l’orgueil et à la vaine gloire, qui engendrent jalousies et conflits. »

À ce stade, il nous est utile de nous pencher sur l’origine du péché dans la Genèse. Le péché d’Adam est d’avoir voulu s’élever à la hauteur de Dieu, péchant ainsi par orgueil. Ensuite, Caïn, envieux de son frère Abel, commet un meurtre. Le péché d’Adam est vertical (orgueil envers Dieu), celui de Caïn est horizontal (jalousie envers son frère). Le pasteur David Jang précise que toute forme de jalousie dans l’Église génère inévitablement des divisions. Lorsque l’orgueil s’immisce dans le cœur, on se targue d’observer la Loi mieux que les autres, on adopte un complexe de supériorité et on condamne ceux qui ne s’y conforment pas. Ce mécanisme finit par détruire la communion fraternelle. C’est pourquoi Paul, dans Galates 5.26, insiste : « Ne cherchons pas la vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. » Le croyant conduit par l’Esprit choisit « l’amour » plutôt que le jugement.

Lorsque nous parlons d’amour, il est essentiel de nous rappeler l’essence de l’Évangile, qui va au-delà du légalisme. Dans Jean 8, nous voyons comment Jésus traite la femme surprise en flagrant délit d’adultère. Selon la Loi, elle devait être lapidée. Pourtant, Jésus déclare : « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. » Ainsi, Il met en lumière le péché caché de chacun, si bien qu’aucun n’ose la condamner. Finalement, Jésus s’adresse à elle : « Je ne te condamne pas non plus ; va et ne pèche plus. » Il ne renie pas la Loi, mais révèle un amour et un pardon supérieurs à la simple condamnation légale. De la même façon, l’amour prend le parti de la rédemption et non de l’accusation. En tant que chrétiens, nous sommes à la fois pardonnés et appelés à pardonner. Dans Matthieu 18, Jésus raconte l’histoire du serviteur qui, après avoir vu sa dette de dix mille talents effacée, est incapable de remettre à son tour la dette de cent deniers à l’un de ses compagnons, illustrant l’absurdité de l’absence de pardon. Étant tous immensément graciés par Dieu, nous devons de même pardonner à nos frères.

Le pasteur David Jang désigne cet esprit de l’Évangile par l’expression « l’esprit de la Croix ». L’esprit de la Croix consiste non pas à condamner les autres, mais à porter leurs fautes et à les accueillir. Jésus a donné sa vie à la place de pécheurs comme nous, et, en payant le prix de nos péchés, Il nous a libérés du péché et de la mort. De la sorte, nous sommes appelés à suivre Christ et, loin de juger sévèrement les faiblesses de nos frères, à porter plutôt ensemble leurs fardeaux pour favoriser leur relèvement. Voilà la logique des fruits de l’Esprit : l’amour doit se traduire concrètement par la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi dans notre vie de tous les jours. L’Église, en vivant ainsi, rend visible la puissance de l’Évangile et remplit la mission de sel et de lumière dans le monde.


3. Porter les fardeaux les uns des autres et accomplir la loi de Christ – Au-delà de l’orgueil et de la jalousie

En passant au chapitre 6 de l’épître aux Galates, Paul propose des exhortations plus pratiques et plus éthiques. L’« éthique » répond à la question : « Comment devons-nous vivre ? » En concluant sa lettre, Paul indique comment la communauté doit concrètement mettre en pratique la vie selon l’Esprit. Car l’Évangile de Jésus-Christ n’est pas une simple idée abstraite ; il se manifeste en actes dans la réalité de la vie. Le pasteur David Jang rappelle souvent dans ses prédications : « La vérité ne reste pas dans la tête. Lorsqu’elle prend forme dans l’existence concrète, elle transforme les gens et fortifie la communauté. »

Paul écrit en Galates 6.1 : « Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » L’expression « vous qui êtes spirituels » vise à encourager les Galates, tout en les incitant à s’examiner. Certains d’entre eux étaient en effet tombés dans le piège du légalisme, prompts à juger et à condamner. Paul les exhorte au contraire à « redresser avec douceur » celui qui a péché. Autrement dit, il ne s’agit pas de nier la faute, mais, au lieu de lancer la pierre, d’accompagner la personne dans le pardon et la restauration, selon l’esprit de la Croix.

Ensuite, Paul ajoute : « Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » Personne n’est à l’abri du péché, même ceux qui reprennent un frère en faute. 1 Corinthiens 10.12 l’exprime ainsi : « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » Cela traduit une profonde lucidité quant à la faiblesse humaine. Si nous constatons la faute d’un autre, nous ne pouvons pas nous considérer comme « meilleurs » que lui, car nous pourrions, à un moment ou à un autre, être pris dans la même tentation. Par conséquent, soyons humbles, soutenons-nous mutuellement et cherchons à relever celui qui est tombé.

Puis Paul poursuit en Galates 6.2 : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » Voilà le cœur même du mystère de l’Évangile et de la vie de Jésus, qui a porté la faute des autres. Les légalistes pointent le péché et veulent jeter la pierre. Mais dans Jean 8, lorsque la foule s’apprête à lapider la femme adultère, Jésus déclare : « Que celui qui n’a jamais péché jette le premier la pierre. » Tous comprennent alors leur propre péché et s’en vont, laissant Jésus seul avec la femme. En fin de compte, Il lui dit : « Je ne te condamne pas non plus ; va et ne pèche plus. » L’être humain, pécheur, n’a pas autorité à condamner un autre pécheur. Au contraire, Christ choisit de lui pardonner. C’est un passage du jugement à l’expiation.

« Portez les fardeaux les uns des autres » signifie que, dans la communauté, nous endossons solidairement les faiblesses et les fautes de notre prochain, à l’exemple de Jésus sur la Croix. Paul désigne cela comme « la loi de Christ ». Les légalistes cherchent à faire valoir la culpabilité en disant : « Tu as péché, tu dois être puni. » Mais ceux qui appartiennent à Christ déclarent : « Je prendrai une part de ta souffrance, avançons ensemble. » Comme Jésus a porté le péché et la douleur de l’humanité à la Croix, nous sommes appelés à faire de même dans la mesure de nos forces. Le pasteur David Jang insiste : « Quand un conflit éclate dans l’Église, c’est la restauration de l’amour mutuel, de la volonté de porter les fardeaux des uns et des autres, qui permet de dénouer la situation. » La plupart du temps, la division prend racine dans la tendance qu’ont les uns et les autres à dire : « Pourquoi devrais-je porter ton fardeau ? » ou « Toi, pourquoi n’assumes-tu pas davantage ? » À l’inverse, la logique de l’Évangile fonctionne à rebours : « Laisse-moi porter ce qui t’accable, porte aussi ce qui m’éprouve, et avançons ensemble. » C’est ainsi qu’une communauté grandit et prend vie.

Paul poursuit en Galates 6.3 : « Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même. » En se croyant accompli et supérieur, on sombre dans l’illusion. Or, nous ne sommes rien : des pécheurs sauvés par pure grâce. Pourtant, il nous arrive de nous gonfler de fierté spirituelle. Paul ajoute ensuite (6.4) : « Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il pourra tirer sa fierté de lui seul, et non pas en se comparant aux autres. » Autrement dit, ne perdez pas de temps à examiner la vie d’autrui pour le juger ou vous enorgueillir de vos prétendues vertus ; vérifiez plutôt si vous êtes vous-mêmes réellement soumis au Seigneur.

Puis (6.5) : « Car chacun portera son propre fardeau. » Il faut à la fois porter le fardeau d’autrui et assumer sa responsabilité devant Dieu. Chacun rendra finalement compte de ses actes devant le trône du Seigneur, et il ne servira à rien de dire : « J’étais meilleur que tel ou tel. » La question dernière sera : « Qui es-tu ? Quelle a été ta relation avec Moi ? » C’est la ligne de force de tout le Nouveau Testament et le fondement de la piété du croyant.

Ce passage (Galates 6.1-5) n’est pas qu’un précepte de morale individuelle, il s’applique à la vie de la communauté. Lorsque s’étend la culture de la douceur, de la correction mutuelle bienveillante et de l’humilité, l’Église devient un corps sain et solide. Les fruits de l’Esprit se manifestent de la façon la plus splendide quand on voit un pécheur se repentir et revenir au Seigneur, accueilli dans la joie par la communauté. En Galates 5.26, Paul avait déjà dit : « Ne cherchons pas une vaine gloire… » et, dans le chapitre 6, il enchaîne sur la mise en pratique de l’Esprit de l’Évangile au sein de l’Église. Il dénonce la nocivité de l’orgueil et de la jalousie, et préconise une Église où l’on « porte les fardeaux les uns des autres ».

À la Genèse, l’orgueil d’Adam, la jalousie de Caïn marquent le début du péché dans l’histoire de l’humanité. De même, si l’orgueil et l’envie entrent dans l’Église, elles y sèment automatiquement la division et la destruction. Quelle solution dès lors ? Paul l’a clairement exposée dans Galates 5 : seul le fruit de l’Esprit, fondé sur l’amour, la joie et la paix, complété par la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi, peut faire prévaloir la communion et l’édification mutuelle. Si l’un tombe dans le péché, on ne l’exclut pas ni ne le condamne, mais on le relève avec douceur. Et si je tombe un jour, je compte sur mes frères pour qu’ils me relèvent aussi. Telle est la dynamique de la vie « par l’Esprit » et de la marche « selon l’Esprit ».

Le pasteur David Jang qualifie ce phénomène de « mise en pratique concrète de l’amour au cœur de la communauté ecclésiale », cœur même de l’Évangile. Jésus nous en montre l’exemple : dans l’Église primitive, décrite au début du livre des Actes, chacun mettait en commun ses biens pour ceux qui en avaient besoin, partageant ainsi tout dans une fraternité radicale. Bien sûr, lorsque l’égoïsme et l’avidité sont réapparus, ils ont créé des problèmes. Cependant, les apôtres, par la Parole et la prière, s’efforçaient de préserver l’amour mutuel et de fortifier l’ordre spirituel. Cette fidélité a permis à l’Église de se développer et de rayonner.

En définitive, Galates 5.22 à 6.10 dessine pour nous un chemin clair. Premièrement, les fruits de l’Esprit décrivent un processus magnifique de transformation intérieure et extérieure, qui commence par l’amour et s’achève dans la maîtrise de soi. Deuxièmement, Paul appelle avec force les croyants à demeurer dans l’amour, la joie et la paix, sans retomber dans l’orgueil ou la jalousie qui nous asservissent de nouveau. Troisièmement, face au péché ou à la faiblesse d’un membre, Paul invite à la douceur, au soutien mutuel, à porter ensemble les fardeaux, accomplissant ainsi la loi de Christ. Voilà la puissance de l’Évangile et la voie pour accomplir la loi de Christ.

Aujourd’hui, si l’Église est parfois décriée, c’est aussi parce qu’elle révèle, hélas, des tendances légalistes ou des conflits internes qui blessent les uns et les autres, trahissant le message d’amour de l’Évangile. Or, lorsqu’une Église est réellement remplie des fruits de l’Esprit, elle trouve spontanément la solution évangélique à la question : « Que faire quand nous découvrons le péché parmi nous ? » La voie de Jésus consiste non pas à enfoncer les pécheurs, mais à les porter dans la prière et à cheminer avec eux vers la restauration. « Portez les fardeaux les uns des autres ; accomplissez ainsi la loi de Christ » (Galates 6.2) : cet appel nous renvoie directement à l’esprit de la Croix, si cher au pasteur David Jang.

Nous ne sommes pas des êtres parfaits. Nous avons besoin de l’assistance du Saint-Esprit et du pardon offert à la Croix, jour après jour. En gardant cela à l’esprit, nous serons moins enclins à juger, mais plutôt à dire : « Mon frère, ma sœur, je veux t’aider à porter ton fardeau. » L’Église cessera alors d’être un lieu de rivalités pour devenir un espace de guérison, de réconciliation, et de grâce surabondante. C’est bien le message majeur de Galates : si nous y restons fidèles, nous ferons l’expérience de la puissance de l’Évangile et nous pratiquerons un amour que le monde ne peut ni comprendre ni contenir. Voilà l’enseignement que Paul laisse aux Galates et, à travers eux, à tous les croyants de toutes les époques.

En définitive, les fruits de l’Esprit s’illuminent lorsque, dans l’Église, ils se traduisent en actes concrets. L’amour n’est pas une idée abstraite ; il se prolonge dans la pratique. La joie et la paix jaillissent de cet amour, et la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi fleurissent dans la vie communautaire. Lorsque nous renonçons à l’orgueil et à la jalousie et embrassons sincèrement la « voie de la Croix », les blessures et les conflits dans l’Église ont une chance réelle d’être résolus par une attitude de « port mutuel des fardeaux ». Là où la langue du jugement fait place à la parole d’encouragement et de relèvement, l’Esprit-Saint touche les cœurs et édifie l’Église, corps du Christ.

Comme le répète souvent le pasteur David Jang dans ses prédications sur l’épître aux Galates, lorsque nous nous attachons véritablement à l’Évangile et que nous vivons en « hommes et femmes de l’Esprit », le légalisme, source de divisions et de haines, n’a plus de raison d’être. À la place, s’installe un langage nouveau : « Laisse-moi porter ton fardeau. Et si je suis accablé, pourrais-tu porter le mien à tes côtés ? » Ce langage est la réalisation concrète du Royaume de Dieu. Ainsi, les « fruits de l’Esprit » et la « loi de Christ », décrits par Paul dans Galates, ne sont pas seulement la preuve d’une piété personnelle ; ils deviennent une force de guérison et de changement pour l’Église entière et même pour le monde. C’est ce à quoi Dieu conviait déjà les croyants de Galatie et nous convie encore aujourd’hui, afin que nous vivions pleinement la vie de l’Évangile.

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